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La nostalgie n’est définitivement plus ce qu’elle était

Il y a encore quelques années une actrice ou un mannequin qui se disait nostalgique du glamour sur papier glacé – de la jeunesse de Michelle Morgan, Brigitte Bardot ou Jeanne Moreau – renvoyait une image presque intello. On se la figurait immédiatement cultivée, secrète, profonde – ayant fait le choix d’un appartement dans le Vème arrondissement parce qu’il y passe toutes ces rétrospectives remasterisées, jurant plus par le charme que par la beauté et ne cédant pour rien au monde à la facilité. Mais n’a-t-on pas trop entendu « c’était mieux avant » ? Et quelle fierté trouve-t-on à revendiquer que l’on n’est pas un enfant de son époque ? On parlait pourtant déjà jadis de scandales, d’actrices « belles et rien d’autre », de poses jugées trop lascives, de mouvements « hystériques », de décolletés spectaculaires, de mœurs déviantes, d’influences déplorables. Oui mais, au milieu du XXème siècle, la qualification de « sexy », rappelons-le, était déjà néanmoins LE compliment attendu qui faisait rougir. La bien-pensance rétrograde a tort. A commencer parce que ça n’a pas de sens de formuler des regrets quant à ce qu’on n’a pas vécu, ensuite parce qu’on prête à des photos en noir et blanc, retouchées au crayon, surexposées, les mêmes vertus fantasmées qu’on confère à des visages sur certains tableaux de la Renaissance. On compare un passé sublimé, inspirant – un idéal en vérité – à notre ère pour réduire en miettes les tendances actuelles. Il faut savoir y regarder à deux fois, apprendre à se méfier de sa perception et de ce qu’on nous offre à voir. Les stars étaient sans doute moins exhibitionnistes avant, mais leur condition était-elle meilleure ?
« L’émancipation des femmes leur a fait perdre leur mystère » avait confié Grace Kelly. Détail historique évident : cet affranchissement tardif leur a tout de même offert un épanouissement et des droits qui leur ont permis d’échapper à de nombreux carcans et obligations. On peut rêver à d’autres époques, mais ne les préférons pas aveuglément. On peut aimer les comptes Instagram rétro et les citations nouvelle vague mais encore faut-il savoir ce qu’on like et republie. S’intéresser jusqu’au bout : dépasser le clic et oser télécharger le film. Explorer le contexte. On s’entiche de bribes, on tilte et acquiesce sans trop savoir ce qu’on salue. La féminité qu’on choisit pour soi et ce à quoi on s’identifie repose sur mille coups d’œil, des influences inconscientes, des références marquées et des décisions : qu’est-ce que je veux évoquer ? quel style « me ressemble » ? Si les discours nostalgiques passent pour être ringards c’est en vérité parce qu’on ne demande qu’à connaître le bon goût actuel – sans oublier de qui on le tient bien sûr (filiation oblige). Il est vrai qu’on se noie dans un océan d’images, d’innombrables sorties de films et spectacles qu’on peine à trier. Oui mais, avant il y avait moins de choix… Le tout c’est de ne pas vendre son âme pour un compliment, de ne pas non plus s’identifier naïvement à des personnages fictifs sculptés par la presse d’antan. Puisque nous sommes toutes belles apprenons notre propre rôle, inventons ce qui nous convient, cherchons à gauche à droite, exploitons ce qui nous plaît et ce que la toile nous livre d’intéressant, mais soyons fidèles à nous-mêmes. Que la sophistication ultime soit 2019.

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